Maohi - origines des Polynésiens
Préface
Pour la bonne compréhension de la langue polynésienne au cours des textes qui suivent, cette langue ne comprend que cinq voyelles ( a, e, i, o, u ) le u se prononce ou et le e = é ou è. La consonne H se prononce en expirant ex. . ha.
Le peuplement par l'homme des îles du Pacifique relève d'un exploit par son ampleur et sa pénétration en profondeur dans les immensités océaniques avec comme perspective un retour hypothétique au point de départ. Il fallait avoir un sens inné de la nature et un courage exemplaire et être des marins aguerris pour entreprendre cette aventure. En considérant comme point de départ l'île de Taïwan, la découverte des atolls situés dans la Micronésie et les îles Salomon a forgé la certitude à ces hardis voyageurs de l'existence d'autres îles plus à l'Est. Cela ne tient pas à une question de foi mais simplement au bon sens naturel et à l’expérience de la navigation vers le grand large.
Ainsi débuta l'aventure polynésienne ou Ma'ohi. Ce mot signifie par le préfixe ma, l'origine, être pur ou la mère ima et par le suffixe ohi, le verbe ramasser ou recueillir ou alors une pousse ou rejeton. Ce nom signifie pour ainsi dire : les rejetons de la mère patrie. La langue est agglutinante, avec préfixes, suffixes et infixes comme la langue hébraïque. Or la langue des Hébreux est dite la langue de Canaan, similaire à l'Egyptien. Un petit ouvrage linguistique, Sumérien et Océanien du professeur Rivet, conclut sur une étude plus poussée du vocabulaire sumérien et de l'océanien a révélé des identités si nettes et si nombreuses qu'on est maintenant convaincu que des liens étroits unissent ces deux langues et que le sumérien doit être classé dans le groupe océanien. Effectivement les Sumériens sont arrivés du Sud-Est asiatique. Est-ce du continent Mû où de l'Indhus de la région d'Harappa, Mohenjodaro?
Cependant pour les linguistes, les langues polynésiennes appartiennent toutes à la famille austronésienne dont l'origine est en Asie. L'ethnobotanique montre que, excepté la patate douce Kumara, le calebassier, la gourde et le tabac toutes les plantes des Polynésiens, introduites par eux dans ces îles, sont originaires de l'ensemble Indo-Malais, tout comme le cochon, le chien, le poulet et le rat. En ce qui concerne les rats, ils ne pouvaient se cacher que dans de grandes pirogues pour avoir participé sans le vouloir à la conquête des îles lointaines.
Hue - Calebasse |
Gourde - Hue |
Dans l'Antiquité, des civilisations avaient pris naissance dans les vallées de l'Euphrate, en Egypte, en Inde et en mer égéenne. Grâce au progrès de la technique, le monde commençait à être connu et au XVI siècle un immense océan, inconnu jusqu'alors, le Pacifique, s'offrait aux aventuriers du grand large. De grandes civilisations avaient pris naissance sur ses frontières orientales, en Amérique occidentale, en Chine, en Inde, au Japon, en Indonésie. Jusque-là l'Europe avait été le centre du monde, la Méditerranée, le foyer de toute culture? L'aventure ne se trouvait plus à l'Est, mais à l'Ouest.
Le moteur de l'exploration était l’urgence de trouver de nouvelles voies d'accès aux richesses des Indes fabuleuses, et son vaste continent. Ces aventuriers du vaste océan allaient être les hommes d'un monde nouveau jusque-là inconnu. Le vrai geste marin, en Occident, date de Christophe Colomb, auparavant la navigation se faisait en cabotage le long des côtes. Ce sont les progrès de la technique dans la construction de bateaux plus robustes, les premiers instruments de navigation, les découvertes en astronomie nautique qui ont permis aux Occidentaux cette avancée dans la conquête du grand large. Quelle fut la surprise de ces marins, nés d'hier, lorsque subitement ils se trouvèrent nez à nez avec d'autres navigateurs sur ce vaste océan?
Pour les nouveaux arrivants ce n'étaient que des sauvages. Pourtant ces insulaires ou hommes du vaste océan l'avaient parcouru de long en large sur de frêles et étranges embarcations à voile et balanciers ou à deux coques accouplées et appelées par eux vaka-tauati ou pahi. Ils avaient découvert et peuplé d'innombrables îles dont certaines affleuraient la surface de l'eau, les motu ou atolls. Comment avaient-ils fait pour découvrir ces îles sans carte, ni instrument? Le monde savant se passionna du mystère des origines de ces populations. Des théories furent mises en avant ou adoptées, mais il restait trop de points inexplicables, et aussi trop de suppositions et de déductions qui s'étaient soudain transformées en certitudes sans tenir compte de faits scientifiques et contrôlables. Passons donc en revue les différentes théories sur leur origine ethnique et leur lieu de naissance.
Les différentes théories du peuplement humain de l’Asie-Pacifique
Ces groupements humains venaient-ils de l'Ouest, du Nord, du Sud ou de l'Est? Ils ne sont pas arrivés là sans savoir bien naviguer. À moins qu'ils n'aient été les rescapés d'une population d'un ancien continent englouti, la terre de Mû. Les récits du colonel James Churchward indiquent que ce continent se trouvait en plein centre du Pacifique. Il affirme avoir reçu ces renseignements d’un prêtre Rishi qui avait traduit des tablettes Naacal rédigées dans la mère patrie, puis transportées en Birmanie et ensuite en Inde. Selon la majorité des ethnographes et ethnologues, les Polynésiens appartiennent à la famille austronésienne dont l'aire d'occupation allait de Madagascar jusqu'à l'île de Pâques en passant par l'Indonésie, Formose et la Mélanésie.
Cette classification correspond à celle de Nousantara, retenue par Eric de Bisschop et proposée par des savants hollandais en tenant compte de l'appellation des indigènes de cette région, comprenant la Nouvelle-Guinée, les Philippines et Formose. Une autre théorie fait appel aux Tokhariens, un peuple de l’Asie centrale qui occupaient la région du Xinjiang au nord du Tibet. Il semble que ces Tokhariens étaient des Celtes, ils étaient roux ou blonds et de haute stature, quelques éléments étaient arrivés à la suite d’invasion jusque dans l’île de Taïwan. Thor Heyerdahl, célèbre explorateur de la navigation à bord de radeau et de bateau en papyrus a défendu la théorie du peuplement de la Polynésie depuis l’Amérique du Sud. Un mythe, rapporté par Caillot, indique le détroit de Magellan comme voie d’arrivée des migrateurs d’Hawaiki.
carte extrait de wikipédia
Des récits concordants indiquent comme lieu d’origine un pays aux arbres à feuilles caduques et où les hommes marchaient sur l’eau. Des coïncidences ont été relevées par Gröebner entre mythes polynésiens et scandinaves ( Thor und Maui ). Ces récits correspondent avec celui, rapporté par Robert Argot dans son livre « Nouveau regard sur les migrations polynésiennes » dont le pays d’origine serait le continent antarctique. Il cite par ailleurs Macmillian Brown et Percy Smith « The original home of the Maori » que les habitants de Tonga ainsi que ceux de Rarotonga gardent la tradition d’un océan couvert de glace. Un poème hawaïen cité par Martha Beckwith parle d’une terre froide, sans chaleur et grelottante. Mais en tenant compte de ces affirmations, ce pays de glace pourrait également se situer dans l’Arctique. Est-ce l’Alaska? On le verra au fur et à mesure de l’avancement dans l’étude de l’énigme polynésienne ?
L’arrivée des premières populations en Asie-Pacifique
Eve, l’ancêtre maternel du genre homo sapiens, est apparue en Afrique, il y a 140 000 ans. Les premiers groupes humains commencent à quitter le continent, il y a environ 100 000 ans. À la sortie de l'Afrique subsaharienne il n’y a que deux routes pour aller en Asie, l'une en suivant le corridor du Nil à travers l'Égypte vers le Levant, et l'autre en traversant l'embouchure de la Mer Rouge, puis en suivant les côtes d'Arabie vers le Yémen et Oman. Le niveau des mers était plus bas et rendait le passage de l'embouchure de la Mer Rouge moins hasardeux. Les déserts syriens et arabiques séparent l’Europe de l’Asie du Sud et du Levant. En prenant la route du Nord les émigrants ne peuvent qu’aller plus au Nord, vers l’Europe et le Caucase, alors que la route du Sud débouche sur la côte de l’Océan Indien vers l’Inde, l’Indochine, l’Indonésie et l’Australie. L’exode a dû se faire en plusieurs périodes. L'Australie a été colonisée, il y a 70 000 ans en même temps pour ainsi dire que l’Europe. Le premier groupe sorti d’Afrique n’a laissé aucune trace de ses premières ramifications. Par contre on y trouve des branches génétiques dérivées datant de moins de 50.000 ans, ce qui conforte l'idée d'une colonisation plus tardive. Sur la route du Sud, en Inde, on trouve toutes les premières branches génétiques extérieures à l'Afrique, avec une grande diversité.
une pirogue inter-îles de voyage - gravure ancienne
Les données génétiques
L'étude des groupes sanguins a permis de comprendre que des constituants de l’ADN passent intacts de génération en génération sans souffrir du brassage des gènes. Ainsi l'ADN mitochondrial hérité de la mère et qui se trouve dans l'ovule est transmis de mère en fille. Le chromosome Y, celui du géniteur se transmet de père en fils. L’étude des chromosomes Y et de l'ADN mitochondrial de milliers de personnes vivantes a permis aux généticiens de construire deux arbres familiaux qui remontent chacun à un seul ancêtre commun pour l'ensemble de l'espèce humaine. L’humanité actuelle descendrait donc d’une seule femme, Eve et d’un seul père Adam, nés tous les deux en Afrique. Les mutations ayant lieu au hasard et à intervalles réguliers, il a été possible de dater chaque branche ainsi que la base de l'arbre. Selon des recherches récentes, il semble qu'un seul groupe humain est sorti d'Afrique et a colonisé le reste du monde. En considérant que les Européens, les Chinois, les Asiatiques, les Australiens et les natifs d'Amérique descendent de ce groupe initial, les relations entre chaque groupe sont plus complexes à établir, car l’arbre généalogique mitochondrial ressemble en fait à un ensemble de rameaux se diversifiant à l’infini.
Les dernières ramifications observées dans les différentes régions nous informent d'où les populations ont migré et où elles sont allées. Mais les dates obtenues sont approximatives. La dernière extension pose problème, entre Timor et l'Australie, il y a 500km de mer. Mais il y a 70.000 ans, une importante glaciation a emmagasiné assez d'eau pour baisser le niveau de la mer de 80m, mettant les côtes du Timor à environ 160km de l'Australie. Les données archéologiques suggèrent que c'est la seule période où ils ont pu traverser, car les objets en pierre retrouvés, datent de moins de 70.000 ans. La Malaisie est occupée, il y a 74 000 ans et l’île de Taïwan depuis 30 000 ans par des populations de la Chine continentale. La thèse généralement retenue aujourd'hui est que des mouvements de population se sont faits vers le Sud.
C'est par exemple l'opinion de Tsang Cheng-Hwa. Plus encore, dit-il, les informations collectées jusqu'ici tendent à démontrer que ceux qu'on appelle aujourd'hui les Austronésiens venaient du continent chinois, d'où ils se sont éparpillés dans le Sud-Est asiatique et à Taiwan. On trouve des similarités culturelles entre les peuples austronésiens de Taiwan et les Cent peuples Yueh, aujourd'hui disparus, qui habitaient la côte sud-est de la Chine. Selon Douglas C. et Wallace il y a 12 000 ans de hardis navigateurs ont quitté le Sud Est asiatique et à travers le Pacifique ont atteint l’Amérique tandis qu’un autre petit groupe quittaient l’île de Taïwan en direction du Sud et avaient abordé la côte Est de la Nouvelle-Guinée. Si cette thèse est exacte, elle fait de beaucoup d'Amérindiens les cousins éloignés des Polynésiens.
Adèle Whyte
Une microbiologiste Maori de Nouvelle Zelande a voulu savoir d’où venaient exactement les Maoris, s’ils provenaient de Taïwan ou de l’Indonésie. Aujourd’hui sa recherche a abouti et a donné lieu à une conclusion surprenante les femmes et les hommes ne sont pas de la même région et n'appartiennent pas à la même ethnie. Elle a donc utilisé en premier l’ADNmt ou ADN mitochondrial pour remonter aussi loin dans le passé de l’origine de son peuple sur le continent asiatique. Mais la grande question était de savoir où en Asie. La réponse est venue en examinant le gène pour l’alcool. Elle trouva une similitude entre le même gène variant pour l’alcool avec des personnes de Taïwan. Ainsi cette étude concluait à une origine taïwanaise du peuple polynésien. Lorsque l’équipe de Geoff Chambers, le superviseur d’Adèle, a décidé d’étudier le chromosome Y mâle se fut un choc, ce n’était plus la même histoire. Alors que la lignée féminine était entièrement d’Asie, celle des hommes provenait de Mélanésie. Les hommes en fait provenaient de la Nouvelle-Guinée et les femmes de Taïwan.
Mana l'ancêtre des Maohi
Il y a environ 10 000 ans des marins d’une grande culture maritime sont arrivés avec des femmes à bord de leurs embarcations dans l'archipel de Bismarck de la Papouasie Nouvelle-Guinée depuis Taïwan. Ils débarquent dans l'île de Manus et créent la civilisation Lapita, puis naviguent dans les eaux des Salomon et Bismarck. Les deux populations mélanésiennes et taïwanaises se mêlent et donnent naissance à l'embryon du peuple polynésien. L'héritage génétique de ce nouveau peuple montre deux composants différents selon le chromosome Y hérité du père et l'ADNmt hérité de la mère. En Polynésie, l'ADN mitochondrial ou AdNmt mélanésien est d'environ 6%, est moins élevé que l'haplogroupe mélanésien du chromosome Y qui plafonne à 65.8%. En ce qui concerne l'haplogroupe asiatique il est trois fois plus élevé pour ce qui est de l'ADNmt 93.8% que pour le chromosome Y environ 28.3%, ce qui pourrait signifier une origine matrilinéaire de la société polynésienne.
Le marqueur génétique DYS385 ( origine probable Tuvalu ) montre en évidence le déplacement de population d'Ouest en Est ce qui a généré une divergence génétique entre Mélanésiens et Polynésiens. Selon des études plus récentes le motif polynésien de l'ADN, issu de l'haplogroupe B était originairement de Chine, il y a de cela 44ka (44000 ans). Cet haplogroupe réunit divers peuples d'une même origine: Chinois, Indonésien, Japonais, Coréen, Malgache, Malaisien, Mélanésien, Micronésien, Mongol, Phillipin, Polynésien, Taïwanais, Tibétain et Vietnamien. L'haplogroupe polynésien est B4a1a1a, anciennement dérivé de B4a1a est devenu également le motif malgache B4a1a1a2 dont le centre se trouvait originairement dans l'archipel de Wallacea (ISEA) avant son arrivée à Madagascar. La divergence génétique n'a du se produire que durant la période de 15000 à 10000 ans pendant la dernière glaciation, l'Asie était alors reliée à l'archipel de Wallacea. Cette région, appelée la Sunda Continent est la zone de dispersion de la souche B4a1a. Les personnes porteuses de B4a1a ont été séparé du continent asiatique par la hausse du niveau de la mer qui a accompagné le réchauffement climatique à la fin du Pléistocène, créant Java, la mer de Chine et les milliers d'îles avec l'Indonésie et les Phillipines ( ajout en date du 18/03/13 ).
Sunda indonésien
L'haplogroupe polynésien B4a1a1a est absent de Taïwan mais fortement représenté dans l'archipel de Bismarck. La datation le fait remonter à environ 10900 ans ce qui contredit son apparition pendant la période Lapita il y a 3500 ans. Pendant l'Holocène (6ka) 6000 ans un mouvement de population s'est fait vers l'Est créant un corridor de voyageurs vers l'archipel de Bismarck mais également en direction des îles Marianne, Caroline, les Samoa et enfin les Marquises qui deviendra le nouveau centre de dispersion dans le triangle polynésien. Ce dernier groupe sera à l'origine des Polynésiens de l'Est d'où sa différenciation avec le gène des Négritos et Papous qu'on fait remonter à 10900 ans ( ajout du 18/03/13).
Le chromosome Y mélanésien ( haplotype H17, caractérisé par des mutations à M4, à M5 et à M9 ) n'a pas été trouvé en Polynésie. Susan.W. Serjeantson a également confirmé cette évolution séparée, les antigènes humains de lymphocyte (HLA B13, B18 et B27) sont communs parmi les Mélanésiens, mais sont totalement absents chez les Polynésiens. Les gènes A11 et B40 sont retrouvés associés en Mélanésie, alors qu'en Polynésie, A11 est associé à Bw48. Le gène A11 semble avoir été introduit dans le Pacifique à deux occasions séparées. Le seul endroit dans le monde où HLA A11 est également trouvé associé à B40 est dans la région de l'Indus d'Harappa. Cette séparation s'est produite très tôt il y a 11 000 ans confirmant une évolution complètement séparée des deux populations depuis cette époque. Cela suggère un déplacement volontaire et non pas sur le simple fait du hasard. (HLA A11 est également concentré en Roumanie. Est-ce le fait de l'émigration des Roms depuis l'Inde? Cela reste à vérifier par la génétique). Il y a également le mystère des Uru-kehu ou Ehu, des individus roux de grande taille 1.80m et au-delà parmi la population polynésienne.
Les îles de l'archipel de Bismarck semblent avoir joué un rôle important en tant que matrice de formation et de développement de ce qui allait être les Maohi ou Polynésiens. Cependant cette époque correspond-t-elle d'avant les 6 000 ans ou après cette période? Car il y a un blanc entre cette période et le moment où les Polynésiens arrivent, il y a 2 200 ans dans le centre du Pacifique. Il y a donc 3 800 ans de vide à combler. Il faut de nouveau se tourner vers la génétique pour trouver de nouvelles pistes d'investigation. C'est avec le gène HLA Bw48, le marqueur principal des Polynésiens que la généticienne Susan. W. Serjeantson a trouvé la réponse. Elle a noté que les Maori de Nouvelle-Zélande sont liés génétiquement avec quelques tribus indiennes de l'Alaska. Elle a remarqué que l'antigène HLA Bw48 est une composante des gènes des indiens Na-Dène : Tlingit, Haida et Kwakuilt du Canada.
Ces trois tribus vivent sur trois îles outre l'Alaska et le Canada. La tribu des Tlingits se trouve sur l'île de Prince de Galles, celle des Haidas sur l'île de la Reine Charlotte et celle des Kwakuitls sur l'île de Vancouver. Pour appuyer cette théorie la découverte du squelette de l'Homme de Kennewick aux Etat-Unis a démontré qu'il avait 64% d'affinité avec les Polynésiens et 24% avec les Aïnous. En octobre 2000 le gouvernement fédéral a émis un rapport sur l'homme de Kennewick en déclarant qu'il est Polynésien ou caucasien. Le gène A11 des Polynésiens est absent au Canada ce qui indique une acquisition ultérieure après le départ du Canada. Les changements du système HLA de ce type sont cruciaux pour établir la route suivie par les migrants. Le Docteur Wallace a voulu vérifier la provenance de l'ADNmt de ces amérindiens, s'il provenait de la Sibérie ou d'ailleurs. La réponse a été le Sud-Est asiatique, les îles de la Mélanésie et de Polynésie.
une amérindienne Kwakuilt |
vahiné maohi |
Que s'est-il passé? Les Polynésiens sont-ils allés au Canada ou l'inverse les amérindiens Tlingit, Haida et Kwakuilt sont venus en Polynésie? Il n'y a que deux voies pour atteindre l'Amérique, la voie maritime ou la voie terrestre en parcourant le continent asiatique, la Sibérie, le détroit de Béring et ensuite faire la traversée pour l'Alaska. En tant que marin, la voie maritime semble la plus raisonnable et la plus aisée à suivre. En quittant l'archipel de Bismarck quel cap ont-ils pris, est-ce le cap vers le Nord, vers la mère patrie de Taïwan qu'ils ont dépassée? Il n'y a que cette explication pour résoudre la question de leur arrivée au Canada. Le courant marin Kouro-Shivo qui monte depuis l'Indonésie vers le Japon a-t-il joué un rôle dans leur arrivée au Canada? Sinon, comment peut-on expliquer cette présence commune de gènes entre Amérindiens et Polynésiens.
En faisant le décompte de la date de leur arrivée dans le Pacifique il y a 2 200 ans par rapport à leur départ de Taïwan, entre il y a 10 000 ans et 6 000 ans, les 4 000 ans qui restent sont tout indiqués pour leur séjour au Canada. Ainsi le mythe polynésien d'un pays où l'on marche sur l'eau c'est-à-dire de la glace est justifié par la génétique. Et la suite me diriez-vous? Quelle est la raison qui fait qu'on les retrouve de nouveau il y a 2 200 ans dans le centre du Pacifique? Est-ce par atavisme ou la guerre qui a provoqué cette migration? On ne le saura jamais. Il semble qu'ils ont atterri sur les îles Sandwich et la première île la plus à l'Est, découverte, ils l'ont appelée du nom d’Hawaii, en souvenir de la mère patrie Haida-Gwai'i. Deux autres îles polynésiennes portent également ce nom, Raiatea (ciel lointain) en Polynésie française (appelée autrefois Hawaïki) et une autre au Samoa occidental, Savaii.
Le groupe sanguin
Apparus au fur et à mesure de l'évolution de l'homme, tous les groupes sanguins possèdent des caractéristiques bien spécifiques: Le groupe O est le plus ancien. Ce groupe sanguin est le premier du genre humain et le plus répandu sur la planète. Les Africains, les Amérindiens et les Inuits ont de fortes proportions d’individus du groupe O. Ce groupe est très peu présent en Asie. Le groupe A est celui des agriculteurs. La sédentarisation de l’homme il y a 25 000 ans, de chasseur-cueilleur solitaire en devenant cultivateur et éleveur d’animaux, a entraîné un grand changement au niveau des activités physiques. L’adoption d’un nouveau régime alimentaire va influer également sur sa physiologie et sa biochimie. Un nouveau groupe sanguin apparaît alors : le groupe A. Ce groupe se concentre au Canada, au Japon, en Polynésie, en Europe de l'Ouest et autour de la mer Méditerranée, notamment près de l'Adriatique. Le groupe B s'est développé entre 15 000 et 10 000 ans av. J.-C., en réponse aux changements climatiques, conséquence des déplacements vers le nord de l'Eurasie. Une forte concentration de ce gène se trouve en Europe de l’Est et en Asie centrale : Mongolie, Russie, Inde, Chine du Nord, etc.
Le groupe B est d’origine nomade et le seul qui soit bien adapté aux produits laitiers. Le groupe AB, pour moderne, est le dernier-né des groupes sanguins. Il est apparu, il y a à peu près 1 000 ans. Le groupe AB n’est pas très répandu dans le monde, sauf en Inde où la proportion atteint 8.5 %. Il a une très bonne capacité d’adaptation au monde moderne tout en ayant une constitution plus complexe que celle des autres groupes. Les Polynésiens comme les Amérindiens du Canada et des Etats-Unis sont tous, rhésus positif à ( 99 et 100% ). L'haplogroupe A est présente également au Nord-Est de la Sibérie 15,3 % parmi les Chukchi de la péninsule de Chokotka alors qu'en Alaska ce pourcentage grimpe à 68%. La fréquence de l'haplogroupe A1 par rapport à l'haplogroupe A2 n'est pas surprenant. Il semble que les deux types sont arrivés en même temps de Sibérie. Les échantillons d'ADN mt d'Amérindiens ( Etat-Unis, Canada ) prélevés en 2003 sont de l'haplogroupe A. Le plus fort pourcentage de l'haplogroupe A a été trouvé parmi les Algonquiens, les Sioux et les Mohawks.
Voici une étude effectuée par les Américains après guerre sur la composition sanguine des Polynésiens et qui a été prélevée du livre d'Eric de Bisschop « Vers Nousantara ou l'énigme Polynésienne
Extrait
En l'état actuel de nos connaissances, il semble possible de tirer déjà certaines conclusions.
Le Gène B
Sa valeur est nulle chez les Basques, très faible chez les Géorgiens occidentaux (3,8 % ), relativement faible chez tous les Européens occidentaux ( environ 8 % ); il augmente au fur et à mesure que l'on avance vers l'Est, pour atteindre un maximum chez les Hindous de Goa et du Bengale, les Javanais, les Siamois, les Indochinois et les Chinois de Pékin ( 9,25 à 27,8 % ). Il est encore très fort chez les Chinois du Hoang Ho, les Japonais, les Bogotos des Philippines ( 20 à 16,3 % ). On trouve 15 % chez les Malais. Ce pourcentage de gène B est donc très fort dans tout le Sud-Est asiatique, et tombe brusquement à une valeur minime ou nulle chez les Polynésiens, les Aborigènes australiens, et les Amérindiens.
En ce qui concerne les Polynésiens : 0 % en Nouvelle-Zélande, 2,2 % aux Hawaii, 3,1 % à l'île de Pâques, 4,57 % à Tahiti où le Dr Bories, qui fit les observations, dit ceci: II semble même que l'absence totale de B soit la règle Maori de Nouvelle-Zélande, des Tonga. Les quelques groupes B rencontrés peuvent provenir de mélanges avec des Mélanésiens, ou plus récemment avec des Chinois. En Australie, les Aborigènes forment une race bien à part, avec 2,3 % de B au Queensland et pratiquement aucune trace ailleurs. Les Esquimaux ont 9 % de B en Alaska, 2,7 % au Groenland ( type pourtant mongoloïde.). Les Amérindiens ont à peine 1% en Amérique du Nord et aucune trace de B en Amérique du Sud. L'étude du gène B comme nous le voyons semble exclure la possibilité d'un berceau pour les Polynésiens ou même d'un passage en aucune région d'Eurasie et particulièrement dans le Sud-est asiatique, au moins depuis une très longue période. Par contre, la thèse de l'origine américaine reste ouverte jusqu'ici.
Le gène A1
Sa distribution semble plus irrégulière et semble répartie chez presque tous les peuples de la terre, variant en général entre 20 et 30 %. Ce taux peut atteindre cependant des valeurs assez fortes, particulièrement chez ces mêmes peuples où le gène B présentait un faible pourcentage. Il atteint parfois 40 % chez les Aborigènes d'Australie, 60 % chez les Indiens du Montana, 35 % chez les Lapons, 40 % chez les Esquimaux du Groenland, les Indiens Algonquins des plaines du Canada, du Labrador et de l'Est des Etats-Unis, chez les Indiens Atapasques des territoires du Nord-ouest canadien et de l'intérieur du Canada. On a trouvé, chez les Polynésiens aussi un pourcentage très élevé 57,89 % (Dr Bories), ce qui confirme les affinités trouvées au sujet du gène B. Par contre, les Amérindiens du Sud sont caractérisés par l'exclusivité du sang 0, des traces de sang A1 apparaissant en certains points de la côte Ouest.
L'étude du gène A1 semble donc écarter définitivement la thèse d'une origine polynésienne située en Amérique du Sud, mais sans exclure la possibilité, ou plutôt la probabilité de contacts polynésiens avec quelques endroits de la bande côtière, au Chili, au Pérou et en Equateur. Le professeur Dingemans signale en outre un fait capital. L'abondance de A1, dit-il, est liée à un très faible pourcentage ( ou une absence primitive ) de gène B, est une caractéristique de la partie occidentale de l'Europe, des Polynésiens, et des Indiens des plaines de l'Amérique du Nord, c'est-à-dire de toutes sortes de peuples dispersés aux quatre coins du monde mais qui, derrière leur métissage aryen, malayo-mélanésique et mongoloïde (ou paléo-sibérien), n'en montrent pas moins par transparence un faciès typiquement europoïde.
Le gène A2
Cet autre sous-groupe sanguin caractéristique de la race blanche augmente, depuis les Indes, au fur et à mesure que l'on s'approche de l'Occident, en même temps que le groupe B diminue. Par contre, il est totalement absent chez les Amérindiens, les Esquimaux, les Mongols, les Malais, les Chinois, les Japonais, les Indonésiens, les Polynésiens, les Aborigènes australiens, les Fidjiens, les Papous, etc. La proportion A2/A1 augmente donc quand on va vers la partie Ouest de l'Eurasie, elle est nulle autour du Pacifique. S'il y a donc certaines affinités entre les Extrême-Occidentaux et les Polynésiens, elle est extrêmement ancienne, puisqu'elle date d'un temps où le gène A2 n'avait pas encore envahi l'Europe.
Facteurs Rhésus
Le facteur Rhésus positif est le facteur Rh universel. Le rh négatif semble lié aux peuples occidentaux et au gène A2, il est absent chez le Polynésien.
Rapports entre les gènes des sous-groupes M et N
Le pôle M semble sans aucun doute situé en Amérique. M tend vers 100 % et N vers 0, chez les Amérindiens mongoliformes et les races apparentées comme les Esquimaux et les Paléo-Sibériens, ainsi que chez les indigènes de l'intérieur du Brésil. Chez les Indiens Mapuchos du Chili, M = 66 % et N = 34 %, la pénétration de N semble due aux Polynésiens (Dingemans). Des pourcentages intermédiaires apparaissent, donnant respectivement pour M et N chez les Mexicains ou les Navajos de l'Arizona 93 et 7, chez les Esquimaux 92 et 8, chez les Bororas du Brésil 90 et 10, chez les Peaux-Rouges de l'Amérique du Nord 76 et 24.
Le pôle N semble situé chez les Mélanésiens et les Nigritiques d'Indonésie et d'Australie, où M - 16 % et N = 84 %. Chez les Polynésiens, le taux de M/N est de 58/42. Dingemans en conclut : la forte proportion relative de N chez les types Peaux-Rouges de l'Amérique du Nord, par rapport aux Amérindiens, coïncidant avec un taux particulièrement élevé de A1, sans B ni A2, renforce considérablement l'hypothèse selon laquelle ces primo-Blancoïdes pré-Polynésiens et de faciès europoïde représentent une des souches principales productrices des sangs A1 et N en Europe et dans le monde entier.
Sans entrer dans le détail des sous-groupes du Rhésus, notons un rapprochement supplémentaire entre Polynésiens et Peaux-Rouges: Rh2, chromosome caractérisé par cDE, atteint un pourcentage exceptionnellement élevé, respectivement 51 % en Nouvelle-Zélande (34 % à Tahiti ) et 30 à 50 % en Amérique. Chez ces deux races, Rh1 ( CDe ) est relativement faible, entre 45 et 54 %, alors que le pourcentage de ce sous-groupe chez les Chinois et Japonais atteint 60 à 80 % et chez les Indonésiens, Siamois, philippins ( Malais ), Papous, Néo-Calédoniens, Fidjiens etc., il culmine avec une moyenne de 85 à 95 %.
Certaines analogies ont été notées entre les Polynésiens et certaines tribus indiennes du Brésil ( Pantin et Junqueira ), les distributions Rh et MN étant très voisines: le Dr Bories signale cependant que les distributions ABO diffèrent et que celle de l'antigène Duffy est exactement inverse. En résumé, il semble de plus en plus établi qu'une souche cro-magnoïde très ancienne, dite proto-blancoïde pré-polynésienne se soit scindée pour donner les Européens occidentaux et les Polynésiens. Rien ne permet de localiser géographiquement cette souche primitive, dont les caractéristiques sont d'une part le faciès blancoïde, d'autre part la forte proportion de sang A, et l'absence de sang B et rh négatif.
Une différenciation a dû se produire depuis longtemps, le gène A2 s'étant répandu partout en Europe, mais restant absent de Polynésie où la forte proportion exclusive de sang Al est la caractéristique principale de cette race. Les seules affinités réelles que je puisse trouver avec les Polynésiens seraient avec les Indiens Peaux-Rouges d'Amérique du Nord, avec cependant des restrictions. Mais tout empêche d'imaginer une arrivée relativement récente des Polynésiens dans leurs îles, depuis l'Amérique du Sud, l'Eurasie et même l'Amérique du Nord. Par ailleurs, de rares observations au carbone 14 ont été faites en Polynésie: des savants se sont ainsi crus autorisés à fixer les dates respectives qui ont vu l'arrivée des Polynésiens à Raiatea, aux Marquises et à Rapa, dates qui s'échelonnaient entre le Xe et XIIe siècle après Jésus-Christ. Mais, d'une part, ces observations furent rares, d'autre part ces marins nomades ont laissé remarquablement peu de traces de leur passage et de leur passé.
Cependant, le Dr Suggs, de l'American Museum of Natural History, aurait trouvé en 1958 à Atiheu, dans une baie de Nuku-Hiva aux Marquises, des poteries. Une étude au carbone 14 aurait permis de les dater de deux siècles avant Jésus-Christ. Ce qui montre la vanité de conclusions sérieuses tant que des fouilles importantes ne seront point faites comme celles de l'expédition de Thor Heyerdahl à l'île de Pâques. On a nié enfin que des terres plus vastes aient pu exister autrefois dans le Sud-Est Pacifique, les fonds marins montrant uniquement des résurgences volcaniques. Mais là aussi, il est osé de conclure. A la suite de quels bouleversements géographiques la race polynésienne se trouva-t-elle un jour isolée du reste du monde?
Les apports et acquisitions culturels
Les us et coutumes partagés par les Austronésiens et Amérindiens : Il y a les mutilations dentaires qui consistent à incruster dans les canines et premières molaires un petit bloc, de nacre, de cuivre et d'or, sont fréquentes dans l'archipel malais. Au Mexique, Yucatan et la côte équatorienne la matière utilisée était le silex, l'hématite, le jade, l'obsidienne, l'émeraude et la turquoise. Le battoir à écorce d'arbre pour en faire des vêtements se rencontre sur la côte Nord-Ouest de l'Amérique du Nord et central, au Vénézuela, en Colombie, Rio négro et Araguaya. Au Mexique il était employé pour faire du papier.
La coutume étrange de s'amputer des phalanges en signes de deuil, pratiquée en Mélanésie, Polynésie, Australie se retrouve également en Amérique du Nord dans les tribus : Na-Dene (Tlingit, Haida, Nateotetain, Tsattine), Penutia (Tsimsian), Algonkin Gros-ventres et Arapaho), Sioux, Crow, blackfoot, Dakota, Mandan, Hidatsa, Assiniboin), Kiowa, Kaddo ( Arikara ), les indiens de Basse-Californie, les Carrua d'Amérique du Sud, les Minuan et Timbu. La trépanation était en usage en Amérique, dans la Mélanésie et Polynésie. L'exposition des corps momifiés sur des plateformes était une pratique courante en Polynésie et en Amérique du Nord. L'utilisation de la massue courte Patu ( en pierre ou en os ) était courante dans certaines tribus du Nord et du Sud , Colombie et Chili et en Polynésie.
Patu Amérindien du Canada |
Patu Hawaïen et Maori |
Patu Tahitien |
La cérémonie du Pollach dans les tribus du Nord-Ouest, de l'Orégon à l'Alaska est de même pratiquée sous le nom de coutume en Mélanésie et en Polynésie sous le nom de te'ô. Les coquilles jouaient, en Malayo-Polynésie, comme en Amérique, un double rôle social d'une extrême importance: elles servaient d'offrande à la divinité et de moyen d'échange. Le procédé de culture en terrasses avec irrigation, qui a atteint un si haut degré de perfection dans tout le monde malayo-polynésien, existe en Amérique depuis l'Arizona au Nord jusque dans le domaine incasique au Sud. Le Kumara (patate douce et le calebassier) ont été rapporté d'Amérique et répandu dans tous le pacifique. L'habitude de mâcher les graines ou les racines pour la fabrication de boissons neurotropes dans certaines cérémonies existe aussi bien en Malaisie, Mélanésie, Polynésie et certaines tribus sud-américaines.
Des cordelettes à noeuds, Kipu, étaient et sont encore utilisées dans l'Archipel indien, en Micronésie et en Polynésie comme moyen de numération, de généalogie et même pour la transmission de messages, comme chez un grand nombre de tribus américaines, notamment chez les Kiowa. Le boomerang des Australiens était utilisé dans les Célèbes, le Sud-Est de l'Inde à Guzerat et dans les îles mélanésiennes d'Espiritu Santo. Sans oublier les bateaux cousus, dont les planches et les membrures sont fixées par des chevilles de bois, reliées, et accouplées par des cordelettes en fibres imputrescibles de la bourre de coco. Ces constructions étaient, il n'y a pas si longtemps encore courante en Inde, Oman, Yémen et l'Egypte antique. La salutation front contre front et frottement du nez est pratiquée par les Polynésiens, les Inuits du Canada et on la retrouve aussi au Yemen. La circoncision était une pratique courante chez les Ma'ohi et également dans l'Egypte d'avant les Musulmans.
Archéologie dans le Pacifique
Les Anglo-Saxons ont été les initiateurs des premières fouilles dans le Pacifique. C'est dans l'île Sud de la Nouvelle-Zélande que les premières fouilles archéologiques ont été effectuées et ceci, dès 1920 et grâce à l'initiative de H. D. Skinner, Roger Duff. En 1950, K. P. Emory entreprenait l'étude de plusieurs abris, sous roche, situés à la pointe sud-est d’Oahu (K. P. Emory et Y. H. Sinoto : 1961). Ces sites hawaïens confirmaient les découvertes effectuées en Nouvelle-Zélande, c'est-à-dire la possibilité d'une stratification de plusieurs niveaux culturels dans les îles océaniennes. La Micronésie : cette région n'était plus considérée comme la seule voie des migrations polynésiennes, hypothèse que Peter Buck avait développée dans son ouvrage " Vikings of the sunrise " (1938), publié en français en 1952 (P. Buck : 1952). Alexander Spoehr conduisit ses recherches aux îles Mariannes en 1949 et 1950 (A. Spoehr : 1957), Douglas Osborne aux îles Palaos en 1954 (D. Osborne : 1962 et 1966), E. W. Gifford à Yap en 1956 (E. W. Gifford : 1959). La Polynésie occidentale, en 1957, avec les travaux de Jack Golson aux îles Tonga, de J. Golson et de W. R. Ambrose aux îles Samoa (J. Golson : 1957 et 1961) où, pour la première fois, des tessons de poterie furent mis au jour.
Les îles Marquises où la mission norvégienne, dirigée par Thor Heyerdahl, travailla quelque temps à Hivaoa et à Nuku-Hiva (T. Heyerdahl et E. N, Ferdon: 1965) et dont l'étude la plus remarquée fut celle qu'en fit Robert C. Suggs en 1957 (R. C. SUGGS : 1961). L'île de Pâques, enfin, étudiée par l'équipe de Thor Heyerdahl (T. Heyerdahl et E. N. Ferdon : 1961). En Micronésie occidentale Fred M. Reinman à Guam fait une première approche des îles équatoriales : travaux de R. V. Lampert aux îles Gilbert et de J. M. Davidson aux îles Carolines et l'étude archéologique des îlots polynésiens isolés en Micronésie, ainsi celle de Nukuoro par J. M. Davidson. Essai de définition des rapports et affinités entre une éventuelle culture tahitenne et mélanésienne découverts par R. C. Suggs à Nuku-Hiva (1961, p. 180-181) et d'autre part, ce que l'on savait déjà des anciennes cultures de la Polynésie occidentale.
Trois missions archéologiques ont pris ces recherches pour tâche : K. P. Emory et Y. H. Sinoto (B. P. Bishop Museum), assistés de Marimari Kellum et de Pierre Vérin de l'Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer; Roger Green (American Museum of Natural History et Harvard University), assisté de C. K. Green, de R. A. Rappaport et de A. Rappaport (Université de Columbia), puis de J. M. Davidson de l'Université d'Auckland ; mission conjointe du Centre National de la Recherche Scientifique et de l'O.R.S.T.O.M. (J. Garanger: 1964 et 1967). C'est ainsi que la poterie dite du type " Lapita-Watom ", déjà connue à l'île des Pins, au sud de la Nouvelle-Calédonie (Lenorand : 1948; AVIAS : 1950), au nord de la Nouvelle-Bretagne, à Watom. (O. Meyer : 1909), et aux îles Tonga (McKern : 1929), avait été mise au jour sur la côte sud-occidentale de Viti Levu (Fidji), en 1947 (Gifford : 1951), et, en 1952, sur la côte sud-ouest de la Nouvelle Calédonie, au site éponyme de Lapira : Gifford et Shutler : 1956.
Depuis 1961, des prospections et des fouilles ont été effectuées aux îles Samoa (cf. Green : 1964 et 1964; Davidson : 1964; Green and J. Davidson : 1969; Emory et Sinoto : 1965, p. 40-48; Scott : 1965 et 1968; Buist : 1966; Terrell : 1966). Des tessons d'une poterie non décorée furent à nouveau mis au jour dans les niveaux les plus profonds, datés du 1er siècle de notre ère ( Green et Davidson : 1965). Les herminettes recueillies sont de types variés, mais l'ensemble est très comparable au mobilier des plus anciens niveaux marquisiens ( Emory : 1968), bien plus que ne le sont les herminettes tongiennes ( Green : 1968), ce qui paraît confirmer l'hypothèse d'une origine samoane des premiers colonisateurs de la Polynésie orientale.
Arrivée des Européens: J. Golson : 1962, R. Green, en réexaminant les séquences fidjiennes telles qu'elles avaient été définies par Gifford : E. W. Gifford : 1951, précisa une chronologie de la préhistoire des Fidji (R. Green : 1963 et 1964 b), qui fut confirmée par les fouilles de J. Golson et de B. Palmer à Karabo (B. Palmer : 1965), de Birks (1966) et de B. Palmer à Sigatoka (B. Palmer : 1965 et 1968), de Colin Smart à Kabara, îles Lau (C. Smart : 1965a et b) et de B. Palmer à Wakaya (B. Palmer : 1967). La liste des archéologues et autres scientifiques qui ont travaillé dans le Pacifique est longue pour ne citer que ceux-là. À l’exception de : J. Garanger, Lenorand et P. Vérin, les Français n’ont pas été très intéressés par l’histoire du passé de l’Océanie et de la Malaisie.
Remis en ligne le 03/12/2010
décembre 2015
: e des Arii Voir également : Marae - la pirogue de pierr http://reva.e-monsite.com/pages/marae-la-pirogue-de-pierre-des-ariki.html
Alexandre
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